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Une unité de méthanisation à Villerupt en Meurthe et Moselle

A proximité de Villerupt (Meurthe et Moselle), 4 cultivateurs non issus du milieu agricole, Vivien Clesse, Bertrand Chary, Christophe Clesse et François Gauche, ont décidé de mettre en commun leurs compétences pour réaliser une unité de méthanisation. Pour ce faire ils ont créé la société BLC Energy. François Gauche, nous présente le projet.

La méthanisation

« Le principe de la méthanisation est de faire macérer du fumier dans des énormes bocaux, pour que ça marche il faut que ce milieu soit en anaérobie (donc sans dioxygène), sinon le gaz sorti est invendable, pour prévenir ce problème il ne doit pas y avoir de fuite, s’il y a des odeurs pestilentielles à proximité d’un méthaniseur c’est qu’il y a un problème technique. Lors de la macération sous vide d’air, du gaz s’échappe des « bocaux », il est purifié, odorisé et injecté dans le réseau du concessionnaire gazier ».

La zone de production

Le but est de faire sur une plateforme de 2 hectares et demi une unité de méthanisation. Un hectare et demi sera consacré seulement au stockage des produits, pour coller à l’agriculture locale il y aura pas mal de casses de collectes. Toutes les proportions sont déjà définies, environ 70% de déchets (fumier, lisier, paille), 15% de cultures dédiées (maïs, seigle, produite en interne), 15% de couverts végétaux (jachère…), tout proviendra des exploitations agricoles du groupement. Sur la zone restante seront les 4 cuves de fermentation et l’unité de traitement.

Le déroulé du projet

C’est un projet qui a démarré il y a 2 ans. Mis au point par les 4 agriculteurs, toute la phase ingénierie s’est faite en autodidacte (pour l’instant ils n’ont pas eu recours à des bureaux d’études). Sur la base de leur dossier, les banques ont suivi ainsi que les acheteurs de gaz.

Actuellement le projet entre en 2ème phase, la réalisation

Les travaux :

La société BLC Energy s’est engagée auprès des banques à décaper la végétale, mettre en décharge des terres argileuses, et ainsi à procéder à la livraison du fond de forme réglé à 90 cm en dessous du fini. Les entreprises viennent faire des essais de plaque régulièrement et imposent des purges des veines de terres présentes dans le sol rocailleux.

Des entrepreneurs se chargeront de mettre en œuvre 50cm de 50/150, 25cm de de 0/31.5, et 15cm d’enrobé en 2 couches sur les voies de roulage et de stockage. Tout cela avec de la forte pente, pour récupérer les jus de fermentation dans un bassin de rétention. Il faudra également mettre en place environ 2km de réseau, pour alimenter les premières maisons de Villerupt.

Les 4 bocaux de fermentation seront bétonnés, ils auront un diamètre de 24m pour 6m de profondeur, avec un radier de 25cm. Ils seront brassés en permanence.

Une unité de traitement « usine » comprimera le gaz et lui donnera l’odeur du gaz de ville. Il en a le même pouvoir calorifique et les mêmes propriétés, BLC Energy a réservé un cota de 2% sur le réseau existant pour fournir son gaz. Les canalisations sont en inox, puisque tant que le gaz n’est pas purifié, déshydraté, il est corrosif.

Le planning souhaité est le remplissage des bocaux en octobre 2020, pour une production en fin d’année 2020, mais les banques estiment que le délai se portera à 18 mois.

« Pour nous c’est nouveau, on est des paysans, on a fait le dossier ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement), il y a des règles à respecter » F Gauche

Le site est de classe Seveso, avec une zone ATEX (ATmosphères Explosives)

Qu’est-ce qu’une ATEX ? Une ATEX est « un mélange avec l’air, dans les conditions atmosphériques, de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières, dans lequel, après inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé ». En ce qui concerne les risques d’explosion, la réglementation ATEX, issue de la transposition en droit Français des deux Directives 94/9/CE et 1999/92/CE, définit les exigences en matière de sécurité face au risque d’explosion.

Explosion d’une atmosphère explosive (ATEX) : Une explosion (ou inflammation d’une ATEX) se produit lorsque les conditions suivantes sont réunies simultanément :

  • Présence d’un gaz combustible : méthane (CH4),
  • Présence d’un comburant : oxygène de l’air,
  • Présence d’une source d’inflammation,
  • Concentration du gaz combustible comprise dans son domaine d’explosivité (LIE – LSE),
  • Présence d’un confinement.

Caractéristiques de sécurité : Limite Inférieure d’Explosivité (LIE) – Limite Supérieure d’Explosivité (LSE) :

  • CH4 dans l’air : 5% – 15%
  • Biogaz : 10 % – 24 %.

Température d’Auto-Inflammation environ 535°C.

D’après ces valeurs, une ATEX est donc susceptible de se former dans un espace confiné, à l’intérieur d’un digesteur par exemple, lorsque la concentration en biogaz (cas d’un biogaz dont la composition est de 50% CH4 /50% CO2) est comprise entre 10% et 24% (soit entre 5% et 12% de CH4).

En fonctionnement normal (absence d’air), il n’y a donc pas assez d’air pour qu’une ATEX se forme dans le ciel gazeux du digesteur. Par contre, en cas d’intervention à l’intérieur de celui-ci, pour un curage par exemple, l’introduction d’air est susceptible de conduire à la formation d’une ATEX. Source : www.ineris.fr

Autour des digesteurs, un périmètre ATEX de 4 mètres est défini afin de prévenir les risques d’explosion par apport de flammes ou d’étincelles, notamment via des mesures organisationnelles ou encore par la mise en place de matériels spécifiques. Des détecteurs de méthane sont installés dans cette zone. La réglementation impose également que les digesteurs, les canalisations et les équipements de stockage soient étanches pour éviter les risques de fuite de gaz.

©BTP GALLERY

JBS : que faites vous des résidus ?

FG : Tout est ré exploitable, on a fait un plan d’épandage sur les 3 fermes, la préfecture a contrôlé la surface, tout ce qu’on va produire ici c’est épandable sur seulement la moitié de la ferme, on n’est pas en surproduction d’engrais. Dans la méthanisation le gaz va être vendu, tous les déchets qui en ressortent sont minéralisé, la plante peut les consommer tout de suite, contrairement à l’épandage traditionnel qui ne fournit que 4 ans plus tard à la plante ce dont elle a besoin. L’engrais n’est pas lessivé par la pluie, la plante le consomme tout de suite.

Le matériel pour le terrassement :

  • Une pelle 365B achetée uniquement pour le chantier
  • Deux tombereaux en location
  • Un trax pour la décharge
  • Un compacteur.

A propos de BTP Gallery : En octobre 2020 le site BTP Gallery a été détruit, nous l’avons remplacé par Hebdo Construction, BTP Gallery est actif mais cela ne nous concerne plus.