Le cimentier bourguignon 2170 passe à l’action pour le climat

Quelle place pour le calcaire cru et les bétons recyclés micronisés dans le ciment bas carbone ? L’avenir de cette solution « verte » s’est joué une première fois le 7 novembre devant le Comité Européen de Normalisation.

Aujourd’hui, la manière la plus simple de réduire rapidement l’empreinte environnementale des ciments est de diminuer le plus possible leur teneur en clinker en y intégrant divers constituants « bas carbone » dont le calcaire cru et les bétons recyclés micronisés. 

En octobre 2021, la norme européenne prEN 197-6 en préparation affichait un taux cumulé maximum de 20% de calcaire et bétons recyclés. C’était trop peu pour la START-UP 2170, c’est pourquoi son dirigeant Olivier Stocker s’est rapproché de Laurent Izoret (directeur des normalisations ciment) et de Damien Balland (directeur du LEM-VP).

Tous trois ont actés une collaboration pour démontrer que l’on pouvait réaliser des ciments avec beaucoup plus de substitution, grâce au calcaire et bétons recyclés seuls matériaux massivement disponibles sur le territoire National et Européen. Ni une, ni deux, Laurent Izoret obtient la validation de cette collaboration par le syndicat Français de l’Industrie

Cimentière (SFIC), fin décembre l’accord est trouvé, mais il faut aller très vite pour intégrer l’enquête publique européenne de cette norme prévue au printemps 2022.

L’équipe R&D de 2170 a dû réaliser un travail titanesque et remarquable très rapidement. 23 compositions seront nécessaires pour élaborer ce Dossier Technique en moins de trois mois, afin de démontrer que l’on peut incorporer jusqu’à 50% de calcaire et bétons recyclés dans le ciment pour faire des ciments du futur, donc très bas carbone… Toutes testées et validées conjointement par les membres du SFIC, le LEM-VP et la SAS 2170.

Aucun soutien, ni subvention, trop long à mettre en place…

Une seule chose compte : réduire l’empreinte carbone du ciment grâce à cette petite, mais brève ouverture normative.

Après moultes rebondissements (5 commissions Françaises du ciment et 2 Européennes), un nouveau rapport du CERIB initialement destiné au Ministère de la Transition Ecologique a permis d’entériner cette démarche. Grâce également à un appui très fort de Réseau Action Climat, ECOCEM, FORTERA, ce dossier technique a rendu possible la validation à 35 % au lieu de 20 % le taux de calcaire et bétons recyclés dans les nouveaux ciments de la norme prEN197-6.

Tous ceux qui ont poussé cette démarche auraient préféré obtenir directement 50 %, mais il faut souligner que c’est la première fois qu’un cimentier par mélange, non fabricant de clinker intervient dans l’univers normatif européen. C’est sans doute un signe, que le paradigme doit changer ; la recomposition cimentaire est en route. 

Ils interpellent les pouvoirs publics pour qu’ils prennent en compte ces faits et qu’ils donnent les moyens à ce nouveau modèle de se développer pour répondre efficacement et très rapidement à l’urgence climatique. 

A propos, c’est quoi 15 % de moins de clinker dans le ciment ?

Juste en France, c’est 1,5 millions de tonnes d’émissions de CO2 en moins, équivalent à 500 millions de litres de diesel…